le livre de Blanche-Roman Immortelle tome 1

le livre de Blanche :  « Message d’un créateur de mondes, d’un amoureux perpétuel »…

 

« Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas… !

Sauf qu’il n’y a ni haut ni bas, ni passé ni futur, ni devant ni derrière… ni de présent d’ailleurs, tu serais bien en mal de le trouver.

L’homme est un créateur de mondes comme son père et le père de son père avant lui. Seules les pensées circulent et créent l’espace-temps, seules elles donnent la forme.

Cela ressemble à des poupées gigognes, pas seulement l’une dans l’autre, mais les unes dans les autres, dans toutes les directions, dans tous les espaces et dans tous les temps.

Ce qui s’en rapproche le plus serait ce que l’on appellera dans le futur, la fractale… »

En lisant ce mot, j’en eus la vision, là dans l’espace face à moi. Je tentai une explication pour Nicolas. Étais-je aussi en contact avec cette entité canalisée par Blanche ? Le temps ne voulait rien dire pour ces êtres, m’avait-il perçu, moi qui reprenais ses mots ?

— Léa ?

Je continuai…

« Si tu peux la concevoir comme une expansion, comme une explosion, tu comprendras alors une infime parcelle du fonctionnement des mondes. La croissance est exponentielle et infinie.

Ainsi tu n’es qu’une pensée rendue vivante par mon désir de toi, comme tes personnages de roman ne sont que des pensées et pourtant maintenant ils existent dans cette bulle, cette séquence que tu as créée pour eux, cette poche dans l’espace et le temps, comme toi qui es dans une bulle similaire. Écrire, c’est aussi créer des mondes… ! »

— Blanche écrivait des romans ? dis-je, je l’ignorais.

— Oui, elle en avait écrit quelques-uns, mais je ne les ai jamais lus ; dommage, j’aurais aimé la connaître mieux, j’étais si petit quand elle est morte.

— Je reprends…

« Écrire, c’est aussi créer des mondes… !

Je t’ai désirée et j’en ai désiré d’autres, tellement d’autres, des multitudes, j’ai tant d’envies, tant de désirs d’expérimenter.

Ne me juge pas, ne me reproche pas ta vie ! Regarde, tu fais de même à ton échelle, regarde ! Ce visage d’homme dans les montagnes qui te trouble, et te voilà à rêver poser tes lèvres sur les siennes, et partir avec lui dans les hautes steppes ; et cet autre complètement différent, dans un autre pays, d’un autre âge, aussi blond que le premier est brun, et tu projettes une autre vie dans ses bras : tu ne veux pas choisir, tu les veux tous, et moi aussi, me comprends-tu, moi aussi. Mais tes rêveries ne sont que des jeux d’enfants. Je t’apprendrai à voir grand, à bouger les mondes plus avant, car par toi j’apprends plus que par d’autres. Je te montrerai mon enfant, ma chose, ma pensée préférée. »