Immortelle Extrait du tome 1 – Page 138
— Alors pour toi ma chérie, je vais lire ces pages, elles sont dans la partie des textes inspirés ; ainsi notre auteur ne semble pas croire que Mozart fut une de ses incarnations, mais plutôt qu’il lui a inspiré ces mots. Je lis :
Voici le texte, quand je suis Cela, que je suis Lui… Mozart.
Si seulement je n’étais pas mort, mais le suis-je ?
La musique continue de danser dans ma tête, tant d’univers dans ces sons, comme des promenades magiques dans des dimensions subtiles… Comment ai-je pu créer tant de beauté, ces notes, ces farandoles, mon corps se contracte, se détend, mes bras s’affolent pour battre une mesure que seul je perçois.
Est-ce là la musique des sphères ? Suis-je dans quelque paradis à entendre l’impossible beauté jouée par des muses, des êtres célestes assurément ? J’en suis comme étourdi, en transe, mes mains veulent transcrire mais la musique joue si vite dans ma tête, en ai-je traduit toutes les notes ? Tant de beauté, les vibrations transcendent mon corps et tout mon être, je suis comme pris de convulsions, de soubresauts orgasmiques…
Non, je ne suis point mort, je vis dans ces notes, dans ces concertos, avec les musiciens, puissent-ils percevoir ces accords, les jouer pour de vrai en dehors de ma tête, sublime magnificence, l’entendre de vos instruments, j’en tressaille et n’en crois pas mes oreilles de chair. Quelle jouissance de vous mouvoir par le jeu de mes bras, chaque cellule de mon être en vibre, mes mains sont prises de mouvements spontanés, libres enfin et livrées à leur propre vie !
Quelle joie de tout mon être, je rends grâce aux muses, à Dieu, aux musiciens, au monde !
Je rends grâce de vivre cela, de ressentir cela, d’être pris par ce charme. Ces mouvements qui montent, qui montent, ces notes qui s’enchaînent, qui tourbillonnent, se répondent. Elles m’emportent, m’ensorcellent, me laissent chancelant, terrassé, elles ne sont pas de ce monde, j’en suis sûr maintenant. Qu’ai-je fait pour mériter cela, jouir de tant de grâce, entendre vos airs d’outre-espace. Je bénis ce don, je bénis ces sens subtils qui me laissent percevoir l’impossible, l’hermétique à tous mes frères…
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